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Histoire et Culture

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Breas the Beautiful by Jim Fitzpatrick
Breas the Beautiful 1977 © Jim Fitzpatrick

L’appellation « Les Oies Sauvages » fût attribuée aux irlandais qui servirent plusieurs armées de pays d’Europe pendant le 17ième siècle et plus particulièrement le 18ième.

En Irlande, les guerres de Guillaume le Conquérant prirent fin, en Octobre 1691, avec la signature du traité de Limerick. C’est grace aux termes de ce traité que les officiers Jacobites ne souhaitant pas servir sous les ordres de l’usurpateur Guillaume. Ils fûrent libres d’aller en France afin de se battre au côté du déposé James le II. Vers l’an 1692, environ 30.000 irlandais abandonnèrent leur patrie et tout ce qu’elle représentait. Avec l’aide de la noblesse gaélique, ils choisirent de suivre leur souverain légitime vers l’éxile. C’est cette loyauté et cette dévotion inébranlables vouées aux monarques européens qui donna lieu à l’appellation « na Géanna Fiáine » ou « Les Oies Sauvages ». Ils prouvèrent leur dévotion à plusieurs reprises à travers l’histoire en achevant une renommée et une distinction non proportionel au nombre.

L’empereur romain Francis Stéphen, époux de Maria Thérésa, écrivit ce qui suit à leur sujet : « Plus il y a d’irlandais dans les troupes autrichiennnes mieux c’est ; nos troupes seront toujours disciplinées ; un irlandais lâche est très rare car méprisé par lews irlandais eux-mêmes. En général, ce qui motive les irlandais c’est le désir de gloire. »

Les « Oies Sauvages » s’intégrèrent aux sociétés européennes sans difficulté. Lorsqu’ils ne combattaient pas, ils s’occupaient à gérer leur propre business ; telle que la culture de vignerons dans la région des grands vins de Bordeaux. De nos jours, les labels de vins tels que Château Kirwan, Pontac-Lynch, Marquis de McMahon et Hennessy sont très connus. Les soldats irlandais etaient tout sauf des membres d’une societé déracinée. Ceux de naissance noble étaient soit conseillers au service des Rois et des Princes, soit ambassadeurs ou diplomates. Ils étaient largement admirés en tant que membres distingués de la noblesse irlandaise qui suivit son roi vers l’éxile. Les marchants irlandais s’établirent en tant que banquiers sur les ports et dans les villes d’Europe. Les physiciens irlandais, quant à eux, fûrent titulaires de doctorats dans les universités prestigieuses de Prague, Montpellier et Lérida.

Les plus jeunes membres des « Oies Sauvages » reçurent leur éducation dans les écoles du continent européen ; mis en place pendant la Période Pénale imposée en Irlande. Ces institutions scolaires donnèrent naissances à plusieurs membres importants de l’Église Catholique en Europe dont le Chapelain personnel de Louis XVI.

Célèbres parmi les premiers descendants des « oies sauvages » étaient le Compte Maréchal Peter de Lacy ainsi que le Compte Maréchal Maximillian Ulysses von Browne. De Lacy débuta sa carrière militaire dans l’armée française mais rejoindit l’armée russe en réponse à l’invitation de Pierre le Grand. Il servit également en Autriche ; prit part aux actions dans la Grande Guerre du Nord menée contre les Turques et participa à la guerre de succession en Pologne ; où il fût confié la mission de mettre Augustus III de Saxon sur le trône. Pendant cette guerre de Lacy livra un combat à Busawitza où il vainquit une armée de 20.000 soldats polonais opposée à 1.500 dragons, 80 hussards et 500 cosaques. De Lacy reçu un portrait d’Augustus, incrusté de 25.000 couronnes de diamant, en guise de gratitude. De plus, Augustus le nomma Chevalier de l’Ordre de l’Aigle Blanc de Polognes.

Von Browne servit également dans la guerre de succession en Pologne et fût décoré de l’Ordre de l’Aigle Blanc. Il servit avec distinction en Italie pendant la guerre de succession autrichienne. En 1757, il mena sa dernière bataille à Prague, pendant laquelle il défia les forces prussiennes de Frédérique le Grand ; estimée à 114,000 hommes ; et ce, avec son armée de soldats dépassant à peine le nombre de 60.000 hommes.

La plus grande réalisation des « Oies Sauvages » eut lieu à Fontenoy en Mai 1745 ; pendant la guerre de succéssion autrichienne. Après plusieurs heures de combat, le commandant anglais, le Duke de Cumberland, lança contre les lignes françaises une attaque de front constitueé de 16.000 troupes. La brigade irlandaise resta en retrait pendant la bataille. Face à l’avance obstinée des troupes anglaises, Lord Clare et les autres commandants en chef tentèrent de rentrer dans la bataille.

Avec ses 3.800 hommes, le Comte de Lally-Tollendal donna l’ordre suivant : « Allez a l’encontre des ennemis de France sans ouvrir le feu jusqu’à ce que vos baïonnettes touchent leur ventre ! ». [Dans l’esprit de l’epoque, les officiers de la brigade irlandaise méprisaient l’utilisation des armes à feu qu’ils considéraient comme discourtois.] Les irlandais attaquèrent en urlant de toute voie le cri de bataille : « Cuimhnigí ar Luimneach agus feall na Sasanach ! » (Souvenez-vous de Limerick et de la perfidie des saxons !) Ils fûrent accompagnés de leur cornemuse, leurs fifes et leurs tambours qui jouaient l’hymne de Stuart : « The White Cocade » (La cocarde blanche). Quel spectacle magnifique offert par ces guerriers celtiques de l’époque !

Les irlandais attaquèrent l’ennemi avec une férocité terrible, malgré un tir incessant. Beaucoup fûrent blessés mais ils menèrent les français à la victoire ; cette victoire fût la première achevée par un monarque français contre les anglais depuis l’époque de St Louis au 13ième siècle. Louis XV se répondit en louanges sur les irlandais, leur offrant d’innombrables récompenses et promotions. On officier français écrit : « ils vainquirent tous ceux qui s’opposèrent à eux, en fait ceux sont plus des Césars que des hommes ordinaires… quoiqu’on dise, nous devens cette victoire aux irlandais… »

Des témoignages rapportèrent que les soldats et officiers irlandais servirent dans pratiquement toutes les armées d’Europe ; dont celles de Naples, de Venice, de Prusse, de Russie, de la Saxe, de Hesse, de Suède, de Pologne, d’Espagne et du Portugal. Le dernier à avoir reçu la décoration de Maria Thérésa était l’autrichien de la première guerre mondiale, l’as de l’air Baron Gottfield von Bamfield. Son père était Thomas Bamfield de Cork.

Au 18ième siècle, environ 500.000 soldats des « Oies Sauvages » sacrifierent leur vie pour la France. Ainsi le nombre total de ceux qui périrent en Europe au 18ième et 19ième siècle ne peut être que deviné.

Quelques descendants des « Oies Sauvages » vivent encore sur le continent européen. En Irlande, les descendants des derniers princes gaéliques ; élus par le système démocratique de la loi Brehon ; gardent encore leur statut - qui ironiquement n’est reconnu que par l’armée britanique. Les historiens reconnaissent l’importance et la nécessité d’enquêter sur le phénomène des « Oies Sauvages » : l’émigration d’une société douées et motivée ; fuyant un pays où la mort et la destruction gouvernaient sans pitié.

 


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